Alors que les Camerounais se préparent pour les élections présidentielles décisives d’octobre 2025, une tempête éclate dans l’arène politique. Issa Tchiroma Bakary, chef du FSNC et ancien ministre de la Communication, a été convoqué à comparaître devant le Tribunal Criminel Spécial (TCS) le 8 août. S’agit-il d’une véritable lutte contre la corruption — ou d’une manœuvre politique calculée ?
La Lutte Anticorruption au Cameroun et la Création du TCS
La campagne anticorruption du Cameroun s’est intensifiée au début des années 2000 avec le lancement de l’opération Épervier par le président Paul Biya. Cette initiative a conduit à l’arrestation et au procès de plusieurs hauts responsables. En 2011, le Tribunal Criminel Spécial (TCS) a été créé par la loi n° 2011/028 pour accélérer les poursuites pour corruption impliquant des montants supérieurs à 50 millions FCFA. Le TCS agit comme un tribunal rapide visant à récupérer les fonds publics détournés, avec des cas généralement référés par le ministère de la Justice, la Chambre des comptes ou sur ordre des hautes autorités politiques.
Questions Clés à Se Poser
• Est-ce une action judiciaire ou une purge politique ?
Le TCS est censé rendre la justice, mais ses activités coïncident souvent avec des moments politiques clés. Le timing — à deux mois des élections — laisse penser à une stratégie politique visant à écarter une figure autrefois proche mais désormais distante.
• Tchiroma coopérera-t-il ou résistera-t-il à la convocation ?
Connu pour sa résilience politique, Tchiroma pourrait coopérer afin d’éviter la détention et maintenir des marges de négociation politique. Mais s’il perçoit la convocation comme injuste, il pourrait choisir la confrontation pour rallier la sympathie et se repositionner en martyr politique.
• Quel impact cela aura-t-il sur la performance de son parti et ses alliances pour les élections de 2025 ?
Le FSNC s’est historiquement appuyé sur l’alliance de Tchiroma avec le RDPC. S’il parvient à se réaligner avec le régime, son parti peut rester pertinent. Sinon, le FSNC risque la marginalisation, laissant place à de nouvelles forces politiques.
L’affaire Tchiroma met en lumière l’intersection fragile entre justice et pouvoir au Cameroun. Qu’il s’agisse d’un effort sincère contre la corruption ou d’une manœuvre politique, les conséquences vont fortement influencer les dynamiques des élections de 2025. Comme toujours, The CamVox Times restera vigilant — et informatif.